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27/3/24
Jean travaille dans l’univers des ESN depuis 5 ans en tant que développeur PHP/Symfony. Chez Infogene depuis 2 ans, il participe chaque jour au développement du centre de services de Paris en intervenant sur les projets clients qui lui sont confiés.Sourd profond de naissance, Jean revient dans cette interview sur son intégration chez Infogene, sa façon de communiquer avec les équipes et sa manière de travailler au quotidien.
Pour tout vous dire, cette spécialité que j’apprécie grandement aujourd’hui n’a pas toujours été une évidence. Après des études primaires et secondaires dans des établissements spécialisés pour sourds et malentendants et un BAC scientifique, j’ai intégré une école d’ingénieurs pluridisciplinaire avec une spécialisation en télécommunication.
Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai longuement cherché un emploi d’ingénieur, malheureusement sans succès ! Je me suis alors tourné vers Pôle Emploi qui m’a fait découvrir l’univers des ESN (Entreprise de Services du Numérique). C’est ainsi qu’a débuté ma carrière dans le développement informatique. J’ai travaillé pendant 3 ans pour une ESN avant d’intégrer le Centre de Service de Paris d’Infogene, spécialisé dans le digital, depuis maintenant 2 ans.
Dans le développement informatique, tout passe par l’écrit, ce qui convient parfaitement à ma situation personnelle. Mes collègues ont su s’adapter aux moyens de communication que j’utilise (mails, messagerie instantanée…) et avons ainsi réussi à trouver un équilibre dans nos échanges et une fluidité dans ceux-ci, ce qui rend mon quotidien beaucoup plus confortable.
L’avantage de travailler dans un Centre de Services, contrairement à une régie, c’est que j’ai la possibilité de travailler sur plusieurs projets différents et pour divers clients. D’autant plus que chez Infogene règne un réel esprit d’équipe que j’apprécie tout particulièrement, notamment du fait de mon handicap !
La surdité est un handicap « invisible », un handicap qu’on ne remarque pas au premier abord. Pourtant, l’intégration d’un sourd n’est pas aisée, elle demande des efforts de communication partagés. Une fois les présentations faites, mon intégration s’est très bien passée. L’accueil de mes collègues a été sympathique, certains m’ont d’ailleurs demandé de leur apprendre quelques signes, voire de leur faire des petits cours de LSF (Langue des Signes Française).
Dès mon arrivée, nous avons très vite trouvé un moyen de travailler ensemble pour que cela ne soit pesant ni pour eux, ni pour moi. Bien que je pratique la lecture labiale, je passe presque toujours par les outils de communication écrits et j’encourage mes collègues à les utiliser avec moi. C’est le seul moyen de communication où je suis certain de tout comprendre et d’avoir l’intégralité des informations.
La lecture labiale est un exercice fatiguant. De plus les études disent qu’on ne lit qu’environ 30 à 40 % de ce qui est dit et c’est le contexte des paroles qui permet, avec la suppléance mentale, de comprendre 70 à 80 % de l’échange verbal. C’est pour cela que je l’utilise principalement pour des échanges courts et plutôt personnels avec mes collègues. Lorsque l’on échange sur un projet, je privilégie l’écrit, qui m’assure, comme dit plus haut, de bien comprendre les besoins et attentes.
De plus selon les interlocuteurs, la compréhension est plus ou moins aisée selon la prononciation, l’accent, la physionomie de l’interlocuteur, la forme de ses lèvres, la présence de moustache etc. Tout entre donc en jeu.
Mes journées s’organisent autour de différents projets et demandes en raison de la grande diversité de clients. Cependant, la majorité de mes journées est structurée de la même manière.
Chaque jour, en arrivant vers 9h30, je regarde mes mails pour vérifier s’il n’y a pas de tâches urgentes. Mon travail tourne autour d’un projet principal et en parallèle autour de la TMA, support et maintenance, de plusieurs projets antérieurs. Chaque lundi, notre équipe se réunit pour faire un point sur la semaine passée et les projets en cours. Le chef de projet dispatche les nouveaux sujets entre les membres de l’équipe. Le but étant de synchroniser l’équipe et de débloquer les freins sur certains projets, s’il y en a.
Dès ma tâche terminée, je la mets sur Git. Je regarde ensuite s’il reste des tickets de TMA à traiter, sinon je sélectionne une tâche dans le backlog du projet principal. En cas de blocage, je peux facilement faire appel à l’un de mes collègues. Nous avons une vraie culture de l’entraide entre nous, ce qui nous permet de résoudre plus aisément les blocages rencontrés et de pouvoir s’appuyer sur chaque point fort des équipes en place ! De plus, personne n’a la science infuse, cela permet donc aussi à chacun de donner ses idées et son point de vue sur la façon de procéder et ainsi de progresser, ensemble.
Je termine ma journée généralement vers 18h30-19h00 mais bien sûr, il peut arriver que certaines urgences surviennent et qu’elles doivent être traitées rapidement. Comme dans tout métier je dirais !
Voilà à quoi pourrait ressembler une journée type d’un développeur informatique. Mais évidemment toutes les journées ne se ressemblent pas !
La crise du covid-19 a encouragé de nombreux commerçants à développer leur visibilité sur le web afin de maintenir leur activité et leurs ventes ! Les parts de marché dans le e-business et le e-commerce ont connu un vrai bond en avant et selon moi, cela n’est pas près de s’arrêter ! Les commerçants et P.M.E prennent de plus en plus, comme les grandes enseignes, le virage du digital afin de pouvoir soutenir et élargir leurs activités, et ainsi capter de nouveaux utilisateurs.
Je parlerai pour moi, qui suis sourd profond de naissance et qui ai toujours vécu au contact des entendants et des sourds. Infogene a été pour moi une entreprise ouverte, accueillante et sans jugement ou croyances limitantes. Elle s’est adaptée aisément à mes moyens de communication et cela de façon permanente. Je la recommanderai volontiers à un ami.