article
done_all
workspace_premium
science
Actualité
Projet
Retour d'expérience
Parole d'expert
timer
12
minutes de lecture
SAnté
Retail & luxe
Énergie & environnement
Banque & assurance
Référents technique
-
5/7/24
Pionnier de l’agence d’Infogene à Lyon, Stéphane a accompagné la spécialisation de notre ESN dans le secteur de la santé. Il est actuellement le responsable de l’agence de Lyon spécialisée LIMS & ELN.Dans cette interview, Stéphane revient sur son parcours au cœur du secteur de la santé, aussi bien du côté des ESN que des éditeurs, et nous présente les spécificités de son agence, et d’Infogene.
L’histoire commence en 1999, avec la rencontre d’Arnaud Coulon, qui sera plus tard le fondateur d’Infogene. Nous avons travaillé ensemble, mais aussi discuté et débattu sur la création d’un pôle dédié au secteur pharmaceutique dans notre ancienne SSII.J’avais initialement une formation en mathématiques et sciences ainsi qu’en informatique. Cette dualité m’intéressait vraiment et nous avons pris le parti d’aller parler aux industriels pharmaceutiques d’informatique et de science, ou plutôt d’informatique pour la science ! Il y avait un intérêt fonctionnel très fort chez les clients: les scientifiques sont des gens passionnés par leur travail, et ils voient dans l’informatique un appui pour leur métier.
Notre ancienne entreprise travaillait à 80% pour le secteur bancaire, mais nous étions convaincus de cette opportunité et nous nous sommes lancés dans l’aventure !
Il a rapidement été évident que les entreprises du secteur de la santé souhaitaient avant tout que l’on comprenne leurs enjeux métiers. L’informatique n’est qu’une solution. Le pari a marché, et nous avons pris en charge des projets scientifiques avec une dimension IT plutôt qu’uniquement la facette informatique.Nous avons recruté de nouveaux profils, construit un réseau et j’ai navigué au sein de quasiment tous les services, dans plusieurs pays, d’un des premiers groupes pharmaceutiques français.J’ai ensuite souhaité renforcer la dimension internationale, et j’ai rejoint un éditeur de logiciels anglais, toujours dans le domaine scientifique. J’ai poursuivi dans cette voie en intégrant un éditeur américain et en travaillant pour le top 10 des entreprises pharmaceutiques mondiales. J’ai pris pleinement conscience durant cette expérience de l’importance d’arriver avec une vraie richesse fonctionnelle et métier chez les clients, plutôt que de proposer des technologies sur lesquelles beaucoup de développements sont nécessaires. Cela a été l’occasion pour moi de voyager beaucoup et de découvrir des univers complémentaires en intervenant au sein d’un laboratoire de propulsion aux USA, d’un laboratoire d’analyses de minerais en Turquie, dans le secteur de l’énergie en Arabie Saoudite…Après avoir multiplié les vols chaque année, j’ai décidé de me sédentariser et de revenir en France, chez un éditeur puis en rejoignant Infogene pour créer et développer l’agence de Lyon. Pendant toutes ces années, nous avions gardé contact avec Arnaud et continué de travailler ensemble.
Je souhaitais participer à un nouveau défi à Lyon. Avec Arnaud, nous étions convaincus qu’il y avait une opportunité à développer l’activité dans la région, et plus précisément auprès des entreprises de la santé. Ouvrir une antenne à Lyon, loin de Paris est aussi plus facile à faire avec quelqu’un en qui on a confiance!
Nous avons construit l’agence depuis les fondations. La première personne que j’ai recrutée, son rendez-vous a été mené dans un café !
Nous avons développé l’activité autour d’un client chez qui nous avions un point d’ancrage, puis élargi le portefeuille de clients avec notre réseau. Nous sommes maintenant 25 sur cette agence lyonnaise experte LIMS & ELN.Notre schéma de développement est similaire à celui d’une ESN classique, mais il y a des spécificités dues à notre spécialisation santé, LIMS et ELN. Nous recrutons avant tout des profils qui disposent d’une double compétence IT et santé. Cela signifie souvent que ce ne sont pas des experts, mais des personnes bonnes dans les deux disciplines. Acquérir une vraie expertise représente ensuite un investissement non-négligeable: il faut anticiper la montée en compétences et l’intégrer à part entière dans nos processus de recrutement.
Pour résumer, 50% de mon temps est porté sur la prospection, et l’autre partie sur l’appui aux projets ainsi que le suivi des problèmes de planification et des contrats tripartites entre le client, l’éditeur et nous. Les deux principaux LIMS etELN autour desquels nous menons nos projets, appartiennent à des éditeurs chez qui j’ai travaillé par le passé. Mon réseau et mes contacts sont donc mis à contribution!Les projets que nous menons vont du déploiement de systèmes de gestion de l'information du laboratoire, de la maintenance au long cours, de micro-projets clients avec des sprints à de gros projets au forfait. Nous avons ainsi très peu de collaborateurs qui travaillent sur un seul projet. D’un point de vue planning, il faut savoir jongler!L’équipe est heureusement très soudée. La dimension collaborative est forte, et nous prêtons attention à la qualité de la documentation, car chacun de mes collaborateurs peut être appelé à travailler sur n’importe quel projet. Si les personnes arrivent avec une réelle expertise sur des logiciels particuliers, nous faisons attention à ne pas garder de silos.
Oui, bien sûr, il y a des référents par technologie qui apportent leur support à toute l’équipe, mais personne n’est mono-technologie ou mono-projet.
Si l’agence est française, les projets sont internationauxet nous nous déplaçons aux Etats-Unis, en Inde, au Moyen-Orient, eu Europe, en Turquie ! Les consultants sont donc très mobiles et sont tous bilingues ou trilingues entre français, anglais, allemand, espagnol, turc…Il ne faut pas associer site industriel avec des locations inintéressantes. Les clients industriels savent très bien où ils s’installent et nos consultants voyagent également à Dubaï, en Finlande ou à Miami.La majorité de nos projets concerne le secteur pharmaceutique, mais nous intervenons aussi plus largement sur le domaine de la santé et de la chimie comme pour la mise en place d’un outil d’optimisation des tests dans l’agroalimentaire, une solution d’analyse de la qualité de l’or produit dans une mine ou l’implémentation d’un système de tests dans les usines de production d’un grand industriel de la chimie.
Nous sommes dans un environnement ultra-réglementé. Jusqu’à présent, la réglementation était principalement bipolaire avec d’un côté la réglementation américaine et de l’autre la réglementation européenne même s’il y a bien sûr des réglementations spécifiques en Russie ou au Brésil par exemple. La convergence en cours de ces deux réglementations va aider à internationaliser les activités. A cela s’ajoute que de nombreuses entreprises du secteur font des acquisitions à l’étranger. Je pense donc que nous serons de plus en plus sollicités pour des projets à l’international afin d’implémenter des solutions avec un savoir-faire français et européen en Amérique. La réciproque est aussi vraie! Cependant, comme nous connaissons déjà les deux facettes, nous avons donc un avantage certain. Nous n’allons pas pour autant installer des entités à l’étranger: les projets seront pilotés depuis nos centres de services de Lyon et de Paris.
Accompagner nos clients dans le cadre de leur internationalisation, c’est un excellent moteur de développement en plus d’être passionnant !
En termes de solutions, les fonctionnalités évoluent bien sûr, mais le cœur reste le même. Ainsi, je ne perçois pas encore de rupture fonctionnelle, d’usage ou technologique. On aurait pu attendre des bouleversements avec les tablettes ou les lunettes connectées en laboratoire, mais c’est oublier les contraintes du secteur! Les scientifiques doivent porter des gants et des lunettes de protection par exemple. Difficile d’utiliser alors des appareils mobiles… Surtout qu’à cela s’ajoute la très forte confidentialité et sensibilité des données. Les entreprises de la santé sont encore réticentes à utiliser des appareils qui pourraient quitter les lieux.Je suis donc convaincu qu’Infogene va continuer à se développer dans le secteur. Les éditeurs de logiciels n’ont pas vocation à piloter l’intégration des solutions. Ce n’est ni dans leur intérêt stratégique ni dans leur capacité: les équipes sont souvent explosées à travers le monde, et restent limitées en collaborateurs dans chaque pays. Infogene a une vraie capacité à accompagner en termes de ressources et d’expertise et dispose d’équipes qui connaissent le métier et parlent le même langage que les scientifiques. L’avenir est devant nous !